Deep Blues de Robert Palmer – Quand le grand blues nous croque

Deep Blues - Robert Palmer

Que ce soit dans le monde du jazz ou du rock, tout un chacun se réclame un jour du blues et de ses racines. En cette fin février 2021 où l’hiver, espérons-le, tire à sa fin, ainsi que cette pandémie, la brique que constitue Deep Blues et que vous allez tenir entre vos mains est un incommensurable bonheur.

Deep Blues – une première édition anglaise en 1982


Parue pour la première fois en 1982 en langue anglaise, Deep Blues de Robert Palmer vient enfin d’être traduit. Saluons trois fois plutôt qu’une, la petite maison d’Éditions Allia qui s’est attachée avec beaucoup de justesse à ce labeur, sans faute de traductions ni de mauvais gout.

Robert Palmer raconte le destin des pères fondateurs


Robert PalmerRobert Palmer (1954-1997) devint le premier rédacteur du puissant New York Times à consacrer exclusivement sa plume au rock et au blues. Il contribua aussi au magazine Rolling Stone et enseigna l’ethnomusicologie à l’Université du Mississippi et devient aussi producteur pour la maison de disques Fat Possum. Qu’est-ce qui fait donc la beauté de la chose ? Marchant un peu sur les traces du musicologue Alan Lomax, Robert Palmer raconte le destin des pères fondateurs, un peu comme le fit l’historien Fernand Braudel quand il esquissa les contours économiques et sociaux de la méditerranée.

 


Robert Johnson, Big Bill Bronzy, Sonny Williamson et Robert Nighthawk


Loin d’être un livre pesant rempli de notes et autres études, Deep Blues s’articule autour d’un dialogue, ponctué de souvenirs comme sa rencontre avec Muddy Waters. Homme du Mojo (son amulette vaudou porte-chance), il nous raconte comment le blues est venu à lui, par les campagnes du Sud ou les artistes de vaudeville diffusés, ce blues, brut de décoffrage. Puis, vint la grande prêtresse : la chanteuse Ma Rainey, le compositeur et chef d’orchestre W.C Handy avec son « Memphis Blues » et l’incontournable St-Louis Blues, cheval de bataille du trompettiste Louis Armstrong. Dans Deep Blues vous croiserez la figure légendaire de Robert Johnson, Big Bill Bronzy, Sonny Boy Williamson et l’énigmatique Robert Nighthawk.



Deep Blues – comment est né le « Jump Blues »


 Henry « Son » Sims et Muddy Waters en 1942

Henry « Son » Sims et Muddy Waters en 1942

Comme rien ne se perd, l’industrie phonographique commença rapidement à s’intéresser à ces chanteurs qui dominaient la musique noire Américaine, et le producteur John Hammond ne s’y trompera pas. Le blues n’échappant pas à la modernité. Vous découvrirez comment est né le « Jump Blues », pour quoi le rock’n’roll fut un dur coup pour le blues (dixit Muddy Waters) et pourquoi encore : Ike et Tina Turner, Howlin Wolf et B.B King arrivèrent à transcender les races et la couleur, tout en restant fidèle aux racines d’un blues intemporel.

 


Deep Blues – Quand le grand blues nous croque
Du Delta du Mississipi à Chicago, des États-Unis au reste du monde : Une histoire musicale et universelle du blues
De Robert Palmer
Éditions Allia
448 p

Disponible chez Dimédia


Christophe Rodriguez

Sous la fine plume de notre plus fidèle chroniqueur, découvrez les meilleurs albums et livres jazz du Québec et de la planète. Christophe écrit également une chronique jazz a Ted Audio, une chronique classique a ludwig.com et est l’auteur du livre Les grands noms du jazz. Pour lire les chroniques de Christophe, c’est ici

 

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