Carl Mayotte – Escale

Carl Mayotte - Escale

Après un Pop de Ville, Vol. 1 résolument funky, le jeune bassiste Carl Mayotte se lance dans un projet résolument différent avec Escale. Nous signalerons aussi que sa popularité fit que la puissante compagnie de disques Analekta, spécialisée dans le monde classique, vient de lui ouvrir ses portes, ce qui est en soi une très bonne chose pour les desseins à venir.


Escale – un voyage aux sonorités arabisantes


À 25 ans, ce bassiste électrique, héritier en quelque sorte du boulot incessant d’Alain Caron (UZEB) et dans une moindre mesure Jaco Pastorius nous offre un voyage aux sonorités arabisantes. Sans perdre son âme d’interprète funk, les compositions évoquent le travail du multi-instrumentiste Michel Dubeau, Yussef Lateef et la surprise, Carlos Santana. Pourquoi ce dernier ?…parce qu’en écoutant la pièce Au milieu de nulle part, j’ai songé immédiatement à Aquamarine tiré l’album Matador (1979).


Au milieu de nulle part


Soyons honnêtes, les références musicales de Carl Mayotte trouvent leur inspiration dans le jazz des années 70, ce qui ne veut pas dire copier. Si nous revenons à Au milieu de nulle part, l’apport des claviers est particulièrement important tout comme le jeu puissant du saxophoniste Damien-Jade Cyr qui me rappelle beaucoup celui du Steve Marcus, étoile du grand orchestre du batteur Buddy Rich.




Hiver, Le renégat et Rêverie


Avec Hiver qui met en valeur le doux jeu du bassiste, nous sommes en pleine quiétude, avec de jolis colins d’œil à la formation UZEB, époque Rue des Lombards. Allez au bord de la piscine, avec un petit martini et vous serez comblés. D’autres moments de bonheur parsèment Escale, tel Le renégat ou nous retrouvons l’harmoniciste Lévy Bourbonnais, digne héritier du légendaire Toots Thielemans,tandis que Rêverie comme son titre l’indique, se veut ludique sans faire de vagues, juste avant de glisser dans les bras de Morphée.


Trauma sur Escale




Nous conclurons avec Trauma, une composition sombre comme il se doit, aux accents psychédéliques qui tirent son inspiration des
envolées du maître que fut John Coltrane. Un disque brillant, complet qui soumet à notre attention le travail assidu d’un musicien
promettant beaucoup.


Seul, il n’aurait pu déployer ses ailes, donc, un coup de chapeau à lui et ses complices :

Carl Mayotte : basse, piano et voix / Olivier Bussières : percussions, batterie / Didem BaŞar : kanoun / Damien-Jade Cyr : saxophones, flûte / Jean-Michel Leblanc : guitares / Levy Bourbonnais : harmonica / Geneviève Leblanc : piano, intrigue musicale / Antoine Baril : vent


Dans les nuages / Au milieu de nulle part / Hiver / Joyau du désert / Didem / Bozo / Carl Myotte – Le renégat / Rêverie (Bonne nuit Loulou) / Trauma



bandcamp


Christophe Rodriguez

Sous la fine plume de notre plus fidèle chroniqueur, découvrez les meilleurs albums et livres jazz du Québec et de la planète. Christophe écrit également une chronique jazz a Ted Audio, une chronique classique a ludwig.com et est l’auteur du livre Les grands noms du jazz.



 

 

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