Ce premier album du talentueux Ashley Henry devrait rentrer dans les annales du jazz! Le pianiste de formation classique diplômé de la Royal Academy of Music de Londres, en Angleterre, fait partie d’une nouvelle génération de musiciens qui ont grandi en écoutant un large éventail d’influences qu’ils incorporent maintenant allègrement dans leurs compositions, créant ainsi un récit musical qui leur est propre.
Beautiful Vinyl Hunter est un album dans cette veine : il incarne un récit jazz personnel reflétant la façon dont l’artiste Henry a synthétisé et bonifié ses influences.
Beautiful Vinyl Hunter, un album d’une extrême richesse d’Ashley Henry
L’album est riche, TRÈS riche tant quantitativement que qualitativement : il comporte 15 morceaux! Il est rare aujourd’hui d’avoir autant de pistes sur un album, et il est encore plus rare qu’autant de pièces soient aussi bien conçues. Après de multiples écoutes, c’est un choix cornélien que de déterminer laquelle ou lesquelles sont mes pièces préférées tellement les compositions sont bonnes. Le débat entre Introspection, Realisations, Between the Lines, I Still Believe est toujours en cours.
Presque deux albums en un!
Beautiful Vinyl Hunter pourrait presque être divisé en deux albums : une partie dans laquelle le hip-hop et la néo-soul prennent le dessus, avec des pièces mettant en avant les talents de chanteurs et de rappeurs tels que Judi Jackson (Star Child), Sparkz (Between the Lines) et Milton Suggs (I Still Believe) puis une partie instrumentale (Sunrise et Introspection) tantôt influencée par du post bop, de la fusion ou de la musique afro-antillaise et du hip-hop (Colors).
De belles rencontres d’artistes autour d’Ashley Henry
Sur cet album Ashley Henry, aussi à l’aise dans le post-bop que dans la néo-soul, tout en restant ancré dans le jazz acoustique, profite de ses incursions stylistiques pour mettre en vedette les nombreux artistes avec lesquels il a collaboré sur cet album. Et ces collaborations sont loin d’être anecdotiques; ce sont de véritables contributions qui rehaussent et enrichissent chacune des pièces de l’album. Tout est choisi, pesé, mesuré mais coule comme de l’eau. L’interprétation époustouflante de Milton Stugs sur I Still Believe est déchirante et magnifique. La cadence rythmique du batteur américain Makaya McCraven sur Dark Honey est du pur génie. Parmi les invités, on compte des noms tels que le trompettiste Theo Crocker, Jaimie Branch, Binker Golding, Ben Marc, Keyon Harrold, Luke Flowers, Sparkz, Joshua Idehen et Judi Jackson.
Un tour de force
Avec son tout premier album Beautiful Vinyl Hunter, Ashley Henry a réussi un tour de force : il exprime, non seulement, son style et sa voix de façon claire et distincte, mais il a en plus réuni tous les ingrédients pour un disque parfait : de superbes mélodies, des beats complexes, une grande musicalité, du cœur, de la poésie, des invités de qualité, un jeu pianistique clairement reconnaissable et une incroyable alchimie du trio principal composé d’Henry, du bassiste Daniel Casimir et du batteur Sam Gardner.
L’album présente un ensemble de pièces très fluides que vous voudrez écouter sans modération : un vrai triomphe! C’est donc avec un enthousiasme non contenu que je vous recommande (plus que) chaudement ce bijou musical que je considère comme l’un de mes albums fétiches des dernières années.
Wild Child (avec Judi Jackson) / Realisations / Between The Lines (avec Keyon Harrold et Sparkz) / Introspection (avec Theo Croker) / Colors (avec Joshua Idehen) / Cranes (in the sky ) / I Still Believe (avec Milton Suggs) / Ellipsis (Interlude) / Sunrise / Dark Honey (4TheStorm) (avec Makaya McCraven) / Pressure – Instrumental / Ahmed / Lullaby (Rise & Shine) / Battle (avec Blinker & Moses) / The Mighty (avec Ben Marc)
Musiciens : piano, orgue électrique – Ashley Henry / voix – Judi Jackson, Sparkz, Joshua Idehen, Milton Suggs, Sahra Zoe Ahmed Gure / saxophone – Binker Golding / trompette – Dylan Jones, Theo Croker, Keyon Harrold, James Copus, Jaimie Branch / guitare – Artie Zaitz / basse – Dan Casimir, Ferg Ireland, Ben Marc / percussions – Ernesto Marichales / batterie – Eddie Hick, Luke Flowers, Marijus Aleska, Makaya McCraven, Moses Boyd
https://www.ashleyhenrymusic.com/
https://ashleyhenrymusic.bandcamp.com/releases
Chrystelle Maechler : maechlerchrystelle@gmail.com
Au fil des années Chrystelle a présenté le bon plan jazz ainsi que plusieurs grandes entrevues et nous fait maintenant découvrir les albums jazz aux influences urbaines tels le nu-jazz, le soul-jazz, ses sous-genres et autres découvertes. Elle est également vocaliste et parolière connue sous le nom de SOA ainsi que réalisatrice et productrice à la télévision et à la radio.
