
Selon mon vieux dictionnaire du jazz annoté, ce fut en 1996 lors du Festival International de Jazz de Montréal que je croisais la route du légendaire batteur Roy Haynes.
Roy Haynes, l’héritier des batteurs de la génération bop
En concert, ce fut sublime, mais aussi dans le hall d’hôtel où timidement, j’ai pu serrer la main d’acier de celui qui en plein bouillonnement du be-bop, joua avec le saxophoniste alto Charlie Parker, le pianiste Thelonious Monk, le saxophoniste ténor Sonny Rollins ou le regretté saxophoniste alto Lee Konitz, qui vient justement de nous quitter. Né en 1925, actif encore à ses heures – il vient de souffler 95 bougies le 13 mars – Roy Haynes est en quelque sorte l’héritier des batteurs de la génération bop, soit : Kenny Clarke, Max Roach et Art Blakey.
L’univers musical de Roy Haynes, ami de la note bleu
Spécialiste du jeu aux cymbales, soliste attentif dont l’expérience lui a permis d’accompagner le gotha du jazz, son jeu repose avant tout sur la finesse et sa rapidité d’exécution à la classe claire. Lauréat du prix danois Jazzpar en 1994 qui mena à cet enregistrement, nous le retrouvons en compagnie de solides musiciens, les Jazz Participants de Thomas Clausen, dont le contrebassiste qu’on surnomme NHOP (Niels-Henning Orsted Pedersen), incontournable ami de la note bleue, sans oublier son travail d’accompagnateur du pianiste Oscar Peterson. En huit plages, c’est tout un univers musical que le batteur Roy Haynes déploie, entre autres, sur les classiques : My Shining Hour, I Fall In Love Too Easily, All Blues, plus deux compositions de ses acolytes : LA Blues du saxophoniste ténor Thomas Franck et Bright du pianiste Thomas Clausen.
Du swing à l’état pur qui respire l’âme du jazz
Ah, mes amis, toutes ces compositions interprétées devant public en trois soirs à Copenhague, Toftlund et Aalborg respirent l’âme du jazz, sans artifices. Du swing à l’état pur, dynamique, joyeux comme si nous y étions. En ces heures un peu sombres où les festivals ne seront pas de la partie cet été, consolez avec cette nouveauté en débutant bien entendu, par My Shining Hour.
Tomas Franck, saxophone ténor / Thomas Clausen, piano / Niels-Henning Orsted Pedersen, contrebasse / Roy Haynes, batterie
My Shining Hour / I Fall In Love Too Easily / Bessie’s Blues / All Blues / Skylark / Rhythm-A-Ning / La Blues / Brigh
Sous la fine plume de notre plus fidèle chroniqueur, découvrez les meilleurs albums et livres jazz du Québec et de la planète. Christophe écrit également une chronique jazz a Ted Audio, une chronique classique a ludwig.com et est l’auteur du livre Les grands noms du jazz.