
Lauréate du prix Révélation Radio-Canada en jazz pour 2022-2023, la pianiste et compositrice montréalaise Ariane Racicot dévoilait en février dernier Danser avec le feu (2025), un deuxième album dans la continuité du premier qui la voit affiner son univers musical pour affirmer une signature artistique toujours plus singulière.
Un slalom virtuose entre jazz, musique classique, latin, rock progressif et métal
Son slalom virtuose entre jazz, musique classique, latine et rock progressif – voire métal –, tisse une toile sonore foisonnante, où l’abondance d’influences s’exprime toujours avec clarté. Entourée de ses fidèles complices Antoine Rochefort à la basse et Guillaume Picard à la batterie, la pianiste livre huit compositions originales tantôt méditatives, tantôt explosives, où chaque note semble naître d’un équilibre parfait entre maîtrise technique et instinct.
Danser avec le feu (2025 est un excellent album porté par une énergie maîtrisée, où influences et affirmation artistique s’entrelacent dans une danse aussi viscérale qu’inspirée.
Avant la tempête
Nourrie d’influences variées, Ariane Racicot embrasse un large spectre musical, allant de Tord Gustavsen et Brad Mehldau aux pionniers de la vague métal anglaise des années 1970, jusqu’aux figures de proue du nu metal. Cette diversité d’influence se manifeste dès l’ouverture sur Avant la tempête, un morceau où son jeu nuancé s’intensifie progressivement pour laisser émerger un groove enveloppant, révélant la dualité de ses influences jazz et classiques.
Les ressemblances avec Brad Mehldau apparaissent également évidente, la pianiste conjuguant l’héritage du trio jazz à une vision résolument contemporaine où son jeu de piano, à la fois puissant et expressif, s’entrelace avec la basse affirmée d’Antoine Rochefort et la batterie percutante de Guillaume Picard.
Avant la tempête / Going For A Walk / Dancing With Fire / There Is Some Hope / Chez-moi / Canicules / I Have Doubts / Après la tempête
Danser avec le feu, There Is Some Hope
Cette approche se manifeste pleinement dans la pièce éponyme, Danser avec le feu, un tourbillon intense où rythmes et énergie brute se mêlent à d’envoûtantes mélodies, illustrant parfaitement son talent pour négocier des changements de tempo savamment orchestrés. There is Some Hope met quant à elle en lumière une technique à la fois souple et percussive, créant un puissant dialogue rythmique et harmonique.
Porté par un équilibre entre complexité rythmique et lyrisme, un jeu textural raffiné et une architecture musicale imprévisible, l’album nous tient en haleine de bout en bout. Entre puissance et délicatesse, tension et relâchement, chaque pièce réaffirme la singularité d’une artiste en pleine ascension.
Ariane Racicot – piano et compositions
Antoine Rochefort – basse électrique
Guillaume Picard – batterie
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Arnaud G. Veydarier : arnaudgveydarier@gmail.com / Facebook / twitter
Arnaud G. Veydarier est un guitariste formé en musicologie à l’Université de Montréal. Son parcours reflète un intérêt profond pour le jazz, la musique contemporaine et les croisements entre musique et urbanité. Après plusieurs années passées à œuvrer dans le milieu culturel, il se consacre désormais à l’urbanisme, tout en continuant de prendre la scène au sein de divers ensembles. Vous pouvez le retrouver ici toutes les deux semaines dans ses critiques d’albums où il explore les nouvelles formes du jazz contemporain. Pour voir toutes ses chroniques, c’est ici