Sasha Berliner – Onyx

Sacha Berliner

Étoile montante à suivre depuis son arrivée à New York en 2016, la jeune compositrice et vibraphoniste Sasha Berliner a fait forte impression dans le milieu du jazz lors de la sortie de son premier album en 2019. Avec Onyx (2022), son deuxième album paru en juillet dernier, la musicienne raffine sa palette harmonique et son écriture atypique, traversant toute une gamme d’émotions et d’atmosphères à l’image de l’aspect sombre et mystérieux de la pierre qui donne son titre à l’album. La musicienne s’entoure pour le coup de certains des meilleurs talents de la grande pomme, dont Marcus Gilmore (batterie), Burniss Travis II (basse), James Francies (piano et clavier) et Jaleel Shaw (saxophone).


Improvisations dynamiques et assurées sur Jade


L’album s’ouvre sur Jade, une pièce nébuleuse combinant une palette harmonique post-bop au groove hip-hop habilement construit par Marcus Gilmore. D’emblée, Sasha Berliner met cartes sur table avec une écriture à la fois dense et colorée, révélant l’ampleur de ses talents de leader et de compositrice. Ses improvisations dynamiques et assurées pavent la voie à celles du talentueux Jaleel Shaw, poussant peu à peu la section rythmique vers un sommet d’intensité.




My Funny Valentine, un appel à la tradition de Sasha Berliner


La modernité du langage de Onyx (2022) s’autorise tout de même quelques appels à la tradition, notamment avec l’inclusion de My Funny Valentine, ici transformé en une touchante fantaisie en deux parties. Le solo envoûtant de Sasha Berliner sur la première confère une dimension onirique au classique du répertoire jazz, pour ensuite s’élever avec l’entrée de la batterie accompagnant le dialogue fougueux entre le vibraphone et le Fender Rhodes James Francies


Polaris et Ephemerality


Polaris met les pleins feux sur les talents d’improvisateur de James Francies qui troque pour l’occasion le clavier pour le piano acoustique. Un morceau énergique centré sur le dialogue animé entre le vibraphone et le piano, ponctué de solos étincelants de chacun d’entre eux. Enchaînant avec Ephemerality, Sasha Berliner, James Francies et Julius Rodriguez déploient des textures sonores éthérées rompues avec force par l’entrée du saxophone de Jaleel Shaw, celui-ci projetant avec aplomb des grappes de notes discordantes.


Onyx, un changement de cap pour Sasha Berliner


Tant au niveau musical que thématique, Onyx (2022) signal un net changement de cap pour la vibraphoniste par rapport à son album précédent, Azalea (2019). Composés durant la pandémie, plusieurs morceaux s’inscrivent en porte à faux de la montée des idéologies d’extrême droite observée chez nos voisins du sud au courant des dernières années


Sasha Berliner – vibraphone
James Francies – piano et Fender Rhodes
Burniss Travis II – contrebasse et basse électrique
Marcus Gilmore – batterie

invités spéciaux :

Jaleel Shaw – saxophone alto
Julius Rodriguez – synthétiseur analog
Thana Alexa – voix

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Arnaud G. VeydarierArnaud G. Veydarier : arnaudgveydarier@gmail.com /  Facebook / twitter

Arnaud G. Veydarier est guitariste, a étudié la musicologie à l’Université de Montréal et nourrit un intérêt prononcé pour le jazz, la musique contemporaine et les liens entre musique et développement urbain. Il est également impliqué au Centre de musique canadienne du QC. Pour voir tout ses bons plans et chroniques d’albums, c’est ici


 

 

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