
Le pianiste Matt Herskowitz aime repousser les frontières des genres musicaux et c’est ce qu’il nous offre en fusionnant Chopin, le boogie-woogie et les rythmes cubains.
Matt Herskowitz : Chopin et boogie-woogie
Qu’est-ce qui arrive quand on fusionne le jazz avec le classique ? Voici la 2e pièce de mon projet Études+ qui combine l’unique virtuosité du début du 19e siècle de Chopin avec le jazz du millieu du 20e siècle – l’icônique Waterfall (Étude op. 10 no. 1) se transforme en boogie-woogie. Avec une touche de romantisme russe a mi-parcours, la main droite est fidèle à l’étude originale de Chopin tandis que la main gauche prends tout son pied!
Chopin à Cuba
Basé sur l’Étude op. 10 no. 2 en LA mineur, alias «le chromatique», l’inspiration de cet arrangement venait d’une idée ludique de ma part. Et si Chopin voyageait a Cuba ? Qu’est-ce qu’il aurait entendu des musiciens de rue, comment se serait-il inspiré des sons séduisants et des rythmes joyeux de la musique salsa? Dans ma vision, je vois Chopin au balcon de son appartement dans le quartier El Vedado. Il écoute à un groupe de musiciens qui jouent dans la rue en dessous, et il est particulièrement fasciné par ce que joue le pianiste : un schéma rythmique très curieux et d’une complexité inattendu avec des accents sur des syncopations tout à fait bizarres. Désireux d’essayer ce nouveau rythme intrigant (dont on lui explique que le motif rythmique s’appelle un «Montuno»), il se rend à son piano (un vieux piano droit et désaccordé, bien sûr!) et il commence à improviser. De cette improvisation nait une ligne mélodique de chromatisme pur marié avec les accents irrésistibles et l’élan motrice de ce qu’il venait d’entendre… et voilà, l’étude «chromatique» se transforme à El Montuno!
Texte de Matt Herskowitz
pour en savoir plus :