
Après deux ans de pandémie, il faisait bon retrouver le tarmac du Festival International de Jazz de Montréal pour cette 42e édition. Du monde à perte de vue, des petites familles, bref, la totale. Heureux nous fûmes de plonger dans le bain en commençant par le blues de Justin Saladino suivi du jazz funk du bassiste Marcus Miller au FIJM 2022 en ce vendredi 1e juillet.
Justin Saladino – du gros bon blues qui tache
À 19 h, et gratuitement, le jeune guitariste montréalais Justin Saladino – que nous pouvons fréquemment entendre au Upstairs – se faisait lui aussi une joie de rejoindre une foule plus que compacte. L’assistance était captive, et la scène de blues, croyez-en votre chroniqueur, est l’une des plus achalandées du circuit des festivaliers. Cooptant, des essences de country avec de jolis clins d’œil à Santana, je songe surtout au guitariste Stevie Ray Vaughan évidemment, le branché guitariste et ses six musiciens ne furent jamais chiches. Du bon gros blues qui tache et qui se fondait avec une température collante comme estivale. Le bonheur en somme.
Marcus Miller – un bassiste de génie
À 20 h, je prends la direction du Théâtre Maisonneuve pour entendre le bassiste/clarinettiste basse Marcus Miller. Plus que maître en la matière, ce bassiste de génie qui affiche à 62 ans une forme splendide a pris le relais des bassistes Stanley Clarke et du légendaire Jaco Pastorius. Marcus est un « vieil» ami du festival et de votre chroniqueur. Combien de fois l’ai-je écouté en formations différentes, y compris avec le trompettiste Miles Davis.
Roi de la basse dites-vous, que oui!
Son jeu est percussif, musclé, ce qui comprend aussi une grande invention rythmique, de la rapidité (cela en est presque soufflant) et ce swing, dont Duke Ellington en fait son mantra. Comme l’a si bien dit le chef d’orchestre Jimmie Lunceford : « Rhythm is our business » et encore une fois, Marcus Miller l’a prouvé hier.
Avec Donald Hayes, Russel Gunn et Ambroise Marshall
Entourée d’une solide formation, dont les vedettes furent sans contredit le saxophoniste Donald Hayes qui me rappelait beaucoup David Sanborn, le jeune trompettiste Russel Gunn et plus encore, le batteur Ambroise Marshall qui me rappelait beaucoup le légendaire Idris Muhammad, la soirée fut funk et fusion. Tel un capitaine, le bassiste bien ancré ainsi que tout souriant a offert une solide prestation. Jamais à court d’idées, bien que le style fusion peut facilement devenir redondant, tout se jouait dans les chorus et les «attaques massives» du bassiste, ce qui ne veut pas dire du tape à l’œil.
Marcus Miller au FIJM : L’assistance vibre au son de la basse
Entre le soyeux et l’explosif, tout un chacun se succédait, dévoilant souvent des jeux complexes, alimentait comme il se doit par le maître des lieux. Ce soin de basse inimitable, les retournements et son jeu très aéré basé sur des années de métier et de compagnonnage jazz ont fait vibrer l’assistance plus d’une fois. Un concert réussi et nous sommes partis le coeur joyeux avec des lignes de basse dans les oreilles.
pour en savoir plus : montrealjazzfest.com
Sous la fine plume de notre plus fidèle chroniqueur, découvrez les meilleurs albums et livres jazz du Québec et de la planète. Christophe écrit également une chronique jazz a Ted Audio, une chronique classique a ludwig.com et est l’auteur du livre Les grands noms du jazz.
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