
Et comme toujours, nous sommes présents pour encourager de jeunes artistes. Avec Eve’s Drop, du Michael Johancsik Septet, il faudra suivre attentivement le saxophoniste montréalais Michael Johancsik. Pour tout vous dire, c’est du bon, pas scolaire du tout et ça évoque le fluide des années 50/60 avec juste ce qu’il faut de modernité pour ne pas sombrer dans la redite.
Yavas, yavas
En avant-propos, il mentionne qu’il aime le blues et Duke Ellington. Comme cela tombe bien, puisque nous aussi. Duke, le coloriste des âmes et du peuple afro-américain s’est présenté en plus de 50 ans de carrière, toujours sous de nouveaux jours. En écoutant la 3e plage, Yavas, yavas avec une ouverture au violoncelle qui rappelle tout l’art du regretté cornettiste/violoniste Ray Nance, nous sommes en plein univers Ellington. Autant par la recherche harmonique que les alliages de la composition qui met en vedette le trompettiste Andy King et le saxophoniste ténor qui fait un beau clin d’œil, mais léger au maître Paul Gonsalves, celui qui catapulta le Duke à la une du Time après le concert de 1956 à Newport.
Michael Johancsik et ses francs-tireurs
Mais il y a plus sur cette nouveauté. J’ai détecté la voix de la flûtiste/chanteuse Iola Patalas. Sans jamais se forcer, elle vous envoûte un peu comme le fit Julie London et dans nos mots, c’est tout un compliment. Que vous pouvez découvrir dans : Leaves Leaving Leaves. Autour de Michael Johanscik, vous allez faire aussi faire la connaissance de joyeux francs-tireurs tels : Juliette Malgrance au violoncelle, Michel Berthiaume à la batterie, Marie-Fatima Rudolf au piano (et à surveiller de près), Mathieu McConnell-Enright à la contrebasse) et Andy King à la trompette.
Sweet Vitriol – une composition de Michael Johancsik qui vaut le détour
Parlant d’atmosphère avec en arrière plan, les univers de Gil Evans et Charles Mingus, Sweet Vitriol vaut absolument le détour. Cette composition complexe dont le saxophoniste est la vedette se veut autant spirituelle qu’élégante. La lecture du thème est sobre, magnifiée, par une ambiance de mystères qui nous rappelle : Goin’ Home, du redoutable saxophoniste ténor Archie Shepp.
In the Garden
Sur des consonances parfois classiques avec un amalgame qui nous rapporte une fois de plus à Duke Ellington, In the Garden est un écrin pour la chanteuse Ioala Palatas et la pianiste Marie-Fatima Rudolf qui se fait très Bill Evans, quand celui rencontra à une époque, la chanteuse Monica Zetterlund.
Tel un bonheur qui se partage, cette nouveauté vous fera oublier pour quelques instants les tambours de guerre.
Leaves Leaving Leaves / Money Tree / Yavas, yavas / Zayda / Sweet Vitriol / Marzanna / Well Wishes / In the Garden
Michael Johancsik Septet
Michael Johancsik – saxophone ténor
Iola Patalas – flûte, voix
Andy King – trompette
Juliette Malgrange – violoncelle
Marie-Fatima Rudolf – piano
Mathieu McConnell-Enright – contrebasse
Michel Berthiaume – batterie
Sous la fine plume de notre plus fidèle chroniqueur, découvrez les meilleurs albums et livres jazz du Québec et de la planète. Christophe écrit également une chronique jazz a Ted Audio, une chronique classique a ludwig.com et est l’auteur du livre Les grands noms du jazz.