Julien Fillion – ego

Julien Fillion - ego

Il y a de ces termes anglais qui capturent à la perfection un sentiment ou une émotion dans toutes ses nuances, sans jamais trouver d’équivalent en français. C’est particulièrement vrai pour ego (2024), dernière parution du compositeur et multiinstrumentiste Julien Fillion, où rien ne décrit mieux l’impression qu’il suscite que « understated ».


ego (2024) nous laisse sur les rotules


Quelque part entre sobriété, subtilité et élégance, le dernier né du jeune musicien nous laisse sur les rotules, non pas à travers des démonstrations de virtuosité ostentatoires ou d’autres artifices spectaculaires, mais plutôt par la profondeur et la maturité de sa proposition musicale.




Sahara – un ode groovy et rock


En ouverture, Sahara jette les bases de ce qui est à venir en proposant une ode groovy et rock pleine de caractère, avant d’enchaîner avec Alba, une pièce minimaliste où chaque son résonne avec une précision calculée. Les percussions, discrètes et voilées, se fondent dans des mélodies de piano d’une simplicité éloquente. L’intensité grimpe avec subtilité, créant un crescendo inattendu duquel émerge un savoureux solo de saxophone assuré de main de maître par Julien Fillion. Véritable démonstration de finesse musicale, ce dernier prouve que l’on peut accomplir beaucoup avec peu.


Hiatus – une miniature enivrante


Avec Hiatus, Fillion livre une miniature enivrante qui témoigne de tout son talent d’arrangeur et de mélodiste. Les instruments à vent créent une texture sonore changeante à la fois espiègle et contemplative où flûtes, clarinette et saxophone s’entrelacent délicatement dans des écrins mélodiques d’une rare finesse.

v(.)id apporte quant à elle une nouvelle couleur, menée cette fois par la guitare. Sa pulsation grave et mélancolique installe une atmosphère incertaine, voire troublante. Arborant une qualité cinématographique indéniable, le morceau ne prend jamais réellement son envol, mais offre malgré tout des moments d’une beauté saisissante, servant de prélude à l’explosion sonore qu’est Supernova. Les sonorités électros cette fois prennent l’avant-plan, notamment au niveau de la section rythmique qui, particulièrement animée, insuffle un dynamisme vibrant, concluant l’EP sur une note mémorable et laissant l’auditeur captivé par cette expérience sonore inoubliable.


À travers l’écoute d’ego (2024) , Fillion réussit à nous toucher, nous laissant non seulement admiratifs, mais aussi désireux d’en découvrir davantage. Ce dernier EP est une invitation à plonger dans l’univers musical unique d’un artiste en pleine évolution, promettant un bel avenir.


sahara / alba / hiatus / v(.)id / supernova



ego (2024) sur bandcamp


Julien Fillion: guitare, saxophones, flûtes, clarinettes, synth bass
Jonathan Arseneau: basse électrique
Alain Bourgeois : batterie, shaker
Thomas Sauvé-Lafrance: batterie


Julien Fillion en concert



24 oct : Montréal – lancement d’ego à la Sotterenea
2 nov :  Pointe-aux-Trembles – Maison de la Culture
8 nov : Beloeil – Maison de la Culture Villebon
9 nov : Frelighsburg – Beat & Betterave
16 nov : Terrebonne – Le Moulinet
23 nov : Lévis – Vieux Bureau de Poste


Arnaud G. VeydarierArnaud G. Veydarier : arnaudgveydarier@gmail.com /  Facebook / twitter

Arnaud G. Veydarier est guitariste, a étudié la musicologie à l’Université de Montréal et nourrit un intérêt prononcé pour le jazz, la musique contemporaine et les liens entre musique et développement urbain. Il est également impliqué au Centre de musique canadienne du QC. Pour voir tout ses bons plans et chroniques d’albums, c’est ici

 

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