
Il faisait beau et chaud en ce 30 juin 2025, et nous avons eu droit à notre lot de surprises, hier soir @ Wilfrid-Pelletier. Pour sa première apparition au FIJM avec le Mildred Snitzer Orchestra, l’acteur et pianiste Jeff Goldblum a su charmer le public avec son swing estival.
Au lieu de faire attendre le public après la première partie (Tyreek McDole), il a transformé la salle en un véritable numéro de Don Rickles, l’animateur américain spécialiste des plaisanteries croustillantes. Il fallait posséder un certain talent pour faire chanter au public « Gens du pays, le Oh Canada », afin de démontrer qu’il est essentiel que les Canadiens conservent leur souveraineté. Pour ce faire, on racontait une histoire sur la poutine, le magicien d’Oz et le parc Jurassique.
Jeff Goldblum – avec humour et jazz
En ce qui a trait au jazz, nous étions dans une formule haut de gamme avec notre oiseau rare au piano, qui se défendait très bien. Émule d’Erroll Garner (les trilles) ainsi que Mead Lux Lewis où Willie The Lion Smith pour le placage des accords, il ouvert la soirée avec Grease Patrol, composition du saxophoniste Plas Johnson (celui du thème de La Panthère Rose). Soutenant ses musiciens, avec toujours ce regard approbateur vers le public, nous avons eu droit à The Cat, composition du regretté Lalo Schiffrin qui mettait en vedette son organiste Joe Bagg. Un clin d’œil remarquable fut adressé au chanteur Joe Williams (Count Basie) par un chanteur énergique et invité, Tyreek McDole. Ce dernier fut un complice doué avec la chanson Everyday I Have The Blues.
The Kicker avec Keyon Harrold et un Jeff Goldblum qui chauffe son piano
Une autre invitée fut la chanteuse Khailah Johnson, qui se produit actuellement sur Broadway dans la pièce Romeo et Juliette. Bien que sa performance fut moyenne et manquât de nuances, elle a repris les chansons Mean To Me et The Best Is Yet To Come. C’est avec The Kicker, composition du regretté saxophoniste Joe Henderson, que Jeff Goldblum a montré à quel point il se chauffait au piano. Cette pièce, puissante et inventive, est jouée sur un rythme rapide. Et avec le talentueux trompettiste Keyon Harrold. Une autre belle réussite. Comme il y aura certainement une prochaine fois, la soirée s’est conclue sur l’inoubliable We’ll Meet Again.
Jeff Goldblum et le Mildred Snitzer Orchestra – 30 juin @ Wilfrid-Pelletier
Jeff Goldblum et voix – piano
James King – saxophone ténor
Joe Bagg – orgue/claviers
John Storie – guitare
Alex Frank – basse
Kenny Elliott – batterie
Et vint Trombone Shorty
Après notre ami Jeff Goldblum, notre prochaine destination était Trombone Shorty et ses Orleans Avenue. Nous avions déjà eu l’occasion de l’entendre, notamment lors d’une soirée mémorable au Métropolis. Bête de scène, sachant coincer dans sa poche en un tour de main une foule aussi immense qu’hier soir, il n’en fallait pas plus pour que « le party pogne ».
Avec Hold Up Wait a Minute, le ton était donné. Un type de funk magistral, bruyant à souhait, bref, les festivaliers répondaient d’une seule voix. Héritier de James Brown et sans contredit de Earth Wind & Fire, avec juste ce qu’il faut d’essence nouvelle orléanaise (Docteur John aurait été content), il enchaîna avec Buckjump. Il a laissé la place à ses soufflants et a démontré son talent au trombone. La virtuosité était au rendez-vous. Avec Here Comes The Girls nous étions en pleine soirée dansante. Puis vint ce moment magique où il a entonné Everbody Needs Somebody To Love, une référence aux Blue Brothers légendaires.
Nous avons quitté sur Standing Here, une sorte d’hymne à cette soirée mémorable, que seul le FIJM peut organiser et que le public ne peut pas oublier.
Trombone Shorty & Orleans Avenue – 30 juin @ Scène TD
Sous la fine plume de notre plus fidèle chroniqueur, découvrez les meilleurs albums et livres jazz du Québec et de la planète. Christophe écrit également une chronique jazz a Ted Audio et La Métropole et est l’auteur du livre Les grands noms du jazz.
Photos : Victor Diaz Lamich
Samara Joy @ FIJM (28 juin) Charlotte a vu !