Heyday – Rémi-Jean LeBlanc

Heyday de Rémi-Jean LeBlanc

Souvent cantonné au rôle de sideman, le redoutable bassiste Rémi-Jean LeBlanc prête depuis plus de quinze ans sa science à des sommités telles que Yannick Rieu, Jean-Michel Pilc, Marianne Trudel, ou encore David Binney, Jeff Ballard, Greg Osby et Ben Wendel. C’est donc avec grand plaisir que nous découvrions en août dernier Childlike (pour Roland), premier single de son quatrième album en tant que leader intitulé Heyday (2022). Le bassiste reprend toute la place qui lui revient et nous livre huit compositions originales garnies d’influences tout aussi personnelles qu’éclectiques. Naviguant entre jazz fusion, world, rock et jazz contemporain, le jeune virtuose déploie un univers singulier à mi-chemin entre le chaos organisé de Bitches Brew (1970) et la fusion bien léchée de Weather Report.



Une bien belle brochette de collaborateurs


Le bassiste s’entoure pour l’occasion d’une brochette de collaborateurs tout aussi talentueux en les personnes de Kevin Warren, Nicolas Ferron, Jérôme Beaulieu, Erika Angell, François Jalbert, Tommy Crane, Elizabeth Shepherd, Louis-Vincent Hamel, Rafael Zaldivar et Elli Miller Maboungou. La diversité des profils des musiciens confère ainsi une certaine fraîcheur aux morceaux qui s’enchaînent sans se ressembler. Notons les remarquables performances vocales d’Erika Angell et Elizabeth Shepherd sur la vaporeuse Casa Perdida et la très groovy Saturnales.


HeyDay – les huit pistes


D’entrée de jeu le talent de Rémi-Jean Leblanc est mis à l’avant plan, les lignes de basse fluides et sirupeuses de Flamme attestant de son incroyable oreille mélodique et harmonique. Le crescendo d’intensité de Casa Perdida transite en douceur vers Chanson pour Marguerite, une ballade à la fois intimiste et évocatrice, évoluant au gré d’un dialogue continu entre la basse et la guitare. Enchaînant avec Into The Sun, la rythmique s’alourdit quelque peu pour entrer en territoire un rock, optant notamment pour des textures de guitares saturées et des synthés, offrant un beau contraste avec le groove sautillant et ensoleillé de Saturnales. L’énigmatique Childlike (pour Roland) clôt en beauté un album qui prend des airs de consécrations pour un bassiste qui mérite hors de tout doute sa place au soleil parmi les meilleurs musiciens de jazz au pays.




Flamme / Casa Perdida / Chanson pour Marguerite / Into the Sun / Saturnales / EZ Drummer / Heyday / Childlike (pour Roland)


Nic Ferron – guitare
François Jalbert – guitare
Erika Angell – voix
Elizabeth Shepherd – voix
Jérôme Beaulieu – claviers et piano
Rafael Zaldivar – piano
Rémi-Jean LeBlanc – basse
Kevin Warren – batterie
Tommy Crane – batterie
Louis-Vincent Hamel – batterie
Elli Miller Maboungou – percussions

bandcamp



Arnaud G. VeydarierArnaud G. Veydarier : arnaudgveydarier@gmail.com /  Facebook / twitter

Arnaud G. Veydarier est guitariste, a étudié la musicologie à l’Université de Montréal et nourrit un intérêt prononcé pour le jazz, la musique contemporaine et les liens entre musique et développement urbain. Il est également impliqué au Centre de musique canadienne du QC. Pour voir tout ses bons plans et chroniques d’albums, c’est ici

 

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