Jazz Icons DVD Series 3 – Sonny Rollins « Live in 65 & 68 » (3e de 5)
4 décembre 2008
Dernier monstre sacré du jazz, le saxophoniste Sonny Rollins est un interprète dont on ne peut se lasser. Dans la série Jazz Icons, magnifique et idéal comme cadeau de Noël — moins de vingt dollars l’unité —, voici l’ami Sonny en 1965/68. Style mohawk / crâne rasé, redoublant d’ardeur et propageant cette colonne d’air dont le maître fut Coleman Hawkins, il ne cède pas un pouce de terrain. À travers de longs enchaînements, il n’a jamais été chiche sur le temps des solos, quelques pièces maitresses : There Will Be Another You, On Green Dolphin Street, St-Thomas ou Oleo nous rappelle à quel point cet homme, rend le spectateur heureux.
par Christophe Rodriguez
Note de l’éditeur : Les autres 2 DVD de Jazz Icons – Série 3 seront présentés dans cette chronique dans les mois à venir par Christophe Rodriguez.
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Pink Turtle – Pop in Swing
20 novembre 2008
Selon la légende, le septet européen Pink Turtle s’est retiré en 1969, victime de son succès. Trop jeune pour avoir connu l’époque du Flower Power, votre signataire jubile avec cette mouture assez incendiaire. Sous des aspects swing, merci Louis Prima, Louis Jordan et Gene Krupa, nos sept corsaires en connaissent un rayon. Beaucoup plus efficace que les Lost Fingers, ce n’est pas bien difficile, tout le répertoire pop ; How Deep is Your Love, Logical Song, Highway To Hell ou Smoke on The Water (délirant!) se voit bonifié…Partant d’un quatre/quatre que n’auraient pas renié les grands vétérans du swing, Pink Turtle fait notre bonheur. Messieurs du Festival de jazz, invitez-les tout de go, vous ne serez pas déçus.
Patrick Bacqueville – trombone, voix
Christophe Davot – guitare, voix
Michel Bonnet – trompette
Pierre-Louis Cas – sax tenor, flute, clarinette
Jean-Marc Montaut – piano
Laurent Vanhee – contrebasse
Stéphane Roger – batterie
myspace.com/pinkturtlemusic
par Christophe Rodriguez
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John Roney – Silverbirch String Quartet
6 novembre 2008
Il est rare que des projets d’écriture et de recherche dans le temps voient le jour en ces temps pour le moins complexe. En collaboration avec le violoniste Christian Robinson, le pianiste montréalais John Roney, bien connu des habitués du Dièze Onze a donc lancé Silverbich. La fusion entre le jazz et les cordes est une vieille histoire qui a eu ses hauts et ses bas. Dans le cas de John Roney, point d’inquiétude à se faire puisque les dix plages sont autant de petites merveilles, songeons à Cascara, Tristeza et American Osus tissées comme des courtepointes. Amis du classique, eh oui comme du jazz, il y a matière à réjouissance.
John Roney – piano
Christian Robinson – violon (Silverbirch String Quartet)
Chonghua Chen – violon
William West – violon alto
Alexandra Lee – violoncelle
Richard Jackson – percussion
myspace.com/johnroney
par Christophe Rodriguez
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Jazz Icons DVD Series 3 – Lionel Hampton « Live in ’58 » (2e de 5)
23 octobre 2008
Il y avait chez ce « diable » d’homme, un swing communicatif et un véritable plaisir à partager, l’essence de la note bleue. Vibraphoniste surtout, batteur, pianiste et chanteur dans la lignée de Cab Calloway, Lionel Hampton tourna jusqu’à 80 ans et des poussières. Au hasard des tournées, souvent européennes, il réunissait de forts bons musiciens et d’excellents comme ce fut le cas avec Clifford Brown, Charles Mingus, Walt Johnson et Freddie Hubbard. Sans être mémorable, cette tournée 58 en Belgique est un petit morceau dans la grande histoire du swing. Communicatif, quelquefois excessif, poussant son orchestre comme un moteur rutilant chargé à haute dose d’octane; Hamp’s Piano Blues, Hot Club Blues, et I’ve Found A New Baby forme le cœur d’un jazz, hélas révolu.
par Christophe Rodriguez
Note de l’éditeur : Les autres 3 DVD de Jazz Icons – Série 3 seront présentés dans cette chronique par Christophe Rodriguez.
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Alain Bédard – Auguste Quintet : Bluesy Lunedi
9 octobre 2008
Musicien de cœur et personnalité importante du jazz montréalais, le contrebassiste Alain Bédard, fondateur de la maison de disques Effendi trouve quelquefois…le moyen d’écrire! Cet homme discret, occupé à donner « une chance » aux plus jeunes est un artiste de la plume, efficace comme savent le faire les grands qui n’ont pas besoin de mille notes pour faire plaisir à l’auditeur. Bluesy Lunedi, son troisième opus, respire Monk, Ahamad Jamal et bien entendu, Jimmy Garisson, fier compagnon du grand Coltrane. De l’impressionnisme il est question; Bluesy Lunedi, Double vue-suite, Monky. sans jamais tomber le trop complexe. Un disque brillant à l’image d’un homme qui réfléchit, tout en s’amusant.
Frank Lozano – sax ténor et soprano
Jean-Christophe Béney – sax ténor et soprano
Alexandre Grogg – piano
Alain Bédard – basse
Pierre Tanguay – batterie
par Christophe Rodriguez
Écoutez un extrait en cliquant ici
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Jazz Icons DVD Series 3 – Cannonball Adderley (1e de 5)
25 septembre 2008
Comme le disait Jean-Paul Sartre, soyons philosophe un instant : « Le jazz, c’est comme les bananes, ça se consomme sur place ». En ce mois de septembre, celui des Feuilles mortes, grand standard de jazz, six DVD de la célèbre collection Jazz Icons (Séries 3) viennent de faire leur apparition. Du grand art, magnifiquement filmé selon les standards de l’époque, en Europe où les hommes de la note bleue avaient trouvé refuge, sympathie et argent, ne l’oublions pas. Pour ouvrir les « hostilités », nos commencerons avec le boulet de canon; Julian « Cannonball » Adderley, entouré de son frère Nat (cornet), Yusef Lateef (sax ténor, flûte), Sam Jones (batterie), Joe Zawinul (piano) et Louis Hayes à la batterie. Avec humour, simplicité et professionnalisme, ils distillaient sur les scènes de Suisse et Allemagne (1963), un savoureux mélange de hard-bop, funk et bop de bon aloi qui se passent, de commentaires. Pour moins de vingt dollars, c’est une aubaine qui se ramasse à la pelle.
par Christophe Rodriguez
Note de l’éditeur : Les autres 4 DVD de Jazz Icons – Série 3 seront présentés dans cette chronique cet automne par Christophe Rodriguez.
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Erik Hove – Soundclash
11 septembre 2008
Originaire de Vancouver et montréalais d’adoption, le saxophoniste alto Erik Hove travaille un jazz à géométrie variable. Soundclash, groupe et aussi titre de cet opus marche avec beaucoup de finesse, dans le sillon du sax alto new-yorkais Steve Coleman. Légèrement acide, résolument funky et trip-hop dans son essence, les puristes auront du mal à s’y reconnaître tandis que les plus jeunes ou verts, à vous de choisir, trouveront un terrain mouvant où toutes les expériences sont permises.Si l’aspect est un peu mécanique, mettons cela sur le compte de la jeunesse, le talent est bien présent comme les recherches harmoniques. À suivre.
www.myspace.com/erikhove
Erik Hove – saxophone alto
P-Love – tables tournantes
Fraser Hollins – basse
Martin Auguste – batterie
par Christophe Rodriguez
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Michel Benita et Manu Codjia – Ramblin’
28 août 2008
Fidèles complices d’Erik Truffaz, c’est sur la tournée Ladyland que Michel Benita et Manu Codjia ont muri le projet Ramblin’, un album qui évoque l’errance, le vagabondage. Puisant dans le répertoire de Bob Dylan, Neil Young ou encore dans la tradition irlandaise, Michel Benita et Manu Codjia ne cachent pas leur goût pour la musique folk, qu’ils revisitent avec leur jeu aérien, riche en harmonies. On pense au Pat Metheny de New Chautauqa ou encore à Ry Cooder. Rendant hommage à cette musique qui lui a donné ses premières sensations, Michel Benita repense le genre folk avec l’approche de l’improvisateur jazz avec brio. Il est possible d’écouter l’album en streaming dans son intégralité sur le site de Michel Benita.
michelbenita.com
Michel Benita – basse, contrebasse, percussions et programmation
Manu Codjia – guitares acoustique et électrique
par Éric Seguin
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Chantale Gagné Trio – Silent Strenght
14 août 2008
Plutôt discrète sur la scène montréalaise, la pianiste québécoise Chantale Gagné partage son temps entre New York et Montréal. Accompagnatrice, compositrice, Chantale Gagné nous présente son premier disque en trio. Avec Peter Washington à la contrebasse et Lewis Nash aux percussions, Chantale Gagnée peut se vanter d’être bien entourée. Sur dix compositions, Chantale en signe sept, elle se frotte aussi au répertoire de Monk et Bill Evans avec brio. Préfacé par Kenny Barron, avec qui Chantale a suivi des cours, Silent Strenght est un beau premier coup d’essai pour la pianiste. Certes, son jeu manque encore de personnalité, la pianiste ayant peut-être besoin de temps pour se détacher de ses mentors et voler de ses propres ailes. Il est possible d’écouter des extraits de l’album sur le site de l’artiste. Une carrière à suivre!
chantalegagne.com
Chantale Gagné – piano
Peter Washington – contrebasse
Lewis Nash – percussions
par Éric Seguin
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Freddie Hubbard & The New Jazz Composers Octet – On The Real Side
31 juillet 2008
Malgré tout le mal qu’a pu en dire Miles Davis, le trompettiste Freddie Hubbard reste un modèle. Alliant vélocité à découvertes harmoniques, ce pilier du jazz hard-bop est le dernier de la trilogie qui avait pour nom; Lee Morgan, Woody Shaw et l’intéressé! Terrassé par des problèmes de lèvres, l’ami Hubbard – 70 ans – bien sonnés, défend encore brillamment son territoire, même si le don de surprendre s’est amoindri. En compagnie d’une fine équipe, formée en majeure partie de jeunes loups; David Weiss, trompette, Jimmy Green, saxophone ténor/soprano, Xavier Davis, piano, Freddie qui a choisi le flugelhorn, ravivera les passions ou débats. Sans être un grand disque, On The Real Side est le portait d’un homme qui ne cède pas.
par Christophe Rodriguez
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Alain Caron – Conversations
10 juillet 2008
Sobriété, tempérance, le dernier album d’Alain Caron pourrait se définir ainsi. Loin du jazz fusion auquel le bassiste nous avait habitué avec UZEB, ce projet, intimiste est une bonne surprise. Conversations autour du piano, de la basse et du vibraphone, cet album est sur le mode du dialogue et non de la confrontation. Les mélodies sont douces, les ambiances feutrés. Remarquablement autoproduit, Conversations regroupe une belle brochette de musiciens de la scène locale dont Lorraine Desmarais, Oliver Jones et François Bourassa. On peut écouter des extraits de Conversations sur le site officiel d’Alain Caron.
alaincaron.com
Alain Caron – basses
Jean St-Jacques – claviers et malletkat
Oliver Jones – piano
Lorraine Desmarais – piano
François Bourassa – piano
Otmaro Ruiz – piano
par Éric Seguin
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Vic Vogel et le Jazz Big Band – Jim & Andy’s
19 juin 2008
Il faut croire que les miracles existent encore. En 1984, le plus célèbre des chefs d’orchestre montréalais est de passage à New York avec sa bande de « joyeux corsaires » et, allez savoir comment, une petite maison de disques enregistre cette prestation. Du beau monde, il y avait, puisque le grand saxophoniste ténor Zoot Sims est présent ainsi qu’un dénommé Philippe Dubois plus connu sous le nom, de Phil Woods. Sans être nostalgique, il y a peu de chances pour que nous revoyions des séances d’un tel calibre; puissance de feu, joie de vivre, grand orchestre rutilant comme le meilleur des moteurs de Formule 1 et comme toujours, Vic Vogel dans une forme impeccable. Une véritable trouvaille qui n’avait pour ainsi dire, jamais traversé la frontière.
par Christophe Rodriguez
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Madeleine Thériault Wray Downes – Eclipse
5 juin 2008
Professeure de chant depuis quinze ans à l’Université Concordia et fondatrice de l’ensemble de jazz vocal féminin de l’Université McGill, Madeleine Thériault se lance enfin dans l’arène. Sous le « parrainage » du grand Charles Mingus, Eclipse étant la pièce phare de ce premier opus, elle livre un travail consistant, à géométrie variable qui fait montre de ses influences. En compagnie de quelques grosses pointures, Wray Downes, piano, Brian Hurley, contrebasse, Frank Lozano, saxophone, Michel Lambert, batterie et Marc Villemure, guitare, elle revoit; Sister Sadie ( Horace Silver), Little Niles ( Randy Weston), ou le classique Lush Life de Billy Strayhorn. Portée par une voix presque cristalline et fortement influencée par le grand John Hendricks, Eclipse est une belle surprise qui évite les pièges de l’académisme.
Madeleine Thériault – voix
Wray Downes – piano
Frank Lozano – saxophone
Marc Villemure – guitare
Brian Hurley – contrebasse
Michel Lambert – batterie
par Christophe Rodriguez
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Eric Khayat – Revoluciòn
22 mai 2008
De prime abord peu engageant avec sa pochette sombre et un titre un peu pompeux, Revoluciòn s’avère être un album plus intéressant qu’il n’y parait. Composé en majeure partie lors d’un périple à Cuba, celui-ci se présente comme un carnet de voyage jazzée, une trame sonore avec en fond, des souvenirs, des paysages et une vague odeur de cigare. Saxophoniste, compositeur, directeur musical, la carrière d’Eric Khayat témoigne de son ouverture d’esprit ainsi que de son goût des défis. Eric Khayat ne fait pas partie de la mouvance jazz actuelle, c’est un électron libre, voguant du Blues à la Pop en passant par le R&B. Si ses compositions ne font pas preuve de la plus grande audace, les arrangements d’Erik Khayat servent toujours le propos. Eric Khayat s’approprie intelligemment une musique qui n’est pas la sienne, ce jazz cubain, tantôt mélancolique, tantôt festif. Vous pouvez écouter des extraits de cet album sur Eric Khayat. Achetez son album et un don de 1 $ sera versé à Equiterre.
Eric Khayat – saxophones
John Sadowy – piano
Mike Dumont – guitare
Massimo Sansalone – batterie
par Éric Seguin
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Simon Legault Quartet – Misrememberings
8 mai 2008
Gagnant du Concours de la Relève Jazz en Rafale 2007, le Simon Legault Quartet nous arrive avec un premier opus étonnant de maturité. Paru sous l’étiquette Effendi, Misrememberings vient confirmer le talent d’un guitariste-compositeur avec qui le jazz canadien va devoir compter dans les années à venir. Le jeu de Simon Legault, sans effusions inutiles, nous replonge dans l’univers classique de Jim Hall, voire de Pat Metheny à ses débuts. Ce guitariste a le sens du dialogue, laissant à la talentueuse saxophoniste Annie Dominique une place de choix dans ce quartet ou la session rythmique permet aux deux solistes d’enchevêtrer leurs mélodies avec un naturel déconcertant. Ce quartet est en osmose et c’est là sa force principale. Misrememberings s’écoute jusqu’au bout de la nuit. Pour un coup d’essai c’est un coup de maître et pour nous un coup de de cœur. Vous pouvez écouter deux extraits de cet album sur le site du label Effendi Records
Simon Legault : guitare
Annie Dominique : saxophone ténor
Sébastien Pellerin : contrebasse
Alain Bourgeois : batterie
par Éric Seguin
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Brad Mehldau Trio Live
24 avril 2008
Très prolifique ces dernières années, Brad Mehldau se faisait rare depuis sa collaboration avec le guitariste Pat Metheny sur ses deux albums précédents. Opérant un retour aux sources, Brad Mehldau Trio Live se place dans la lignée de la série Art of the Trio entamée avec son ancien batteur, Jorge Rossy. Certes, Jeff Ballard est plus versatile mais son jeu, de façon paradoxale, se rapproche de plus en plus de celui de son prédécesseur, comme si le trio avait trouvé sa voie mais perdu en créativité, ce qui était la force de Day is Done, leur première collaboration. Le jeu de Brad Mehldau se complexifie jusqu’à s’auto-parodier, comme si le pianiste restait coincé dans ses propres schémas, continuant invariablement à développer ses mélodies de manière non orthodoxe, à créer des motifs en contrepoint, bref, à étonner sans se renouveler. Le fan du pianiste regrettera ici le manque d’audace mais retrouvera de l’authentique Brad Mehldau, un pianiste qui a su faire évoluer le trio piano-contrebasse-batterie vers de nouvelles sphères.
Le trio était en concert dans la magnifique Salle Raoul-Jobin du Palais Montcalm de Québec
vendredi 25 avril à 20h.
Extraits disponibles sur le site officiel de Brad Mehldau.
Brad Mehldau – piano
Larry Grenadier – contrebasse
Jeff Ballard – batterie
par Éric Seguin
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Andrée Boudreau – Trio Andrée Boudreau
10 avril 2008
Voici un album tout en rondeur, douceur et nuance. Andrée Boudreau, en trio, c’est l’harmonie, la complicité, mais surtout cette petite touche, féminine, un doigté de velours et une sensibilité qui font de cet album un moment privilégié. Les ambiances sont feutrées et les musiciens s’effacent derrière les compositions d’Andrée. Un trio sans ego, ni démonstration inutile, une musique douce, brute, interprétée avec intelligence par des musiciens talentueux qui ont le goût de jouer ensemble et saisi la dynamique du trio, un exercice souvent périlleux. Autoproduit, la réalisation de cet album est irréprochable. Vous pouvez écouter des extraits de cet album sur le site d’Andrée Boudreau à andreeboudreau.com
Andrée Boudreau : piano
François Marion : basse
Daniel Richard : batterie et percussions
par Éric Seguin
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Bright Road – Min Rager
27 mars 2008
Paru en 2006, Bright Road n’est certes pas une nouveauté mais cet album mérite qu’on s’y attarde encore une fois. Jeune pianiste coréenne sortie tout droit de McGill, Min Rager est une artiste très douée, plutôt prometteuse. Possédant un sens aigu de la mélodie, Min Rager sait comment séduire le public et lui offrir un jazz riche et intense. Techniquement irréprochable, Min Rager a une belle attaque et son touché est doux comme du velours. Les compositions de cet album démontrent une certaine maturité chez cette pianiste très présente sur la scène jazz montréalaise. On d’ailleurs pu la voir à plusieurs reprises au Festival International de Jazz de Montréal ainsi qu’à l’OFF Festival de Jazz.
Bright Road est un premier coup d’essai réussi pour une artiste qui n’en rajoute pas et dont le jeu, dynamique, puissant, va à l’essentiel. Pour écouter des extraits, rendez-vous sur le site ragermusic.com (qu’elle partage avec son mari, aussi pianiste!) ou sur effendirecords.com.
Min Rager: piano
Kevin Dean: trompette
Donny Kennedy: saxophone alto
Kieran Overs: contrebasse
Andre White: batterie
par Éric Seguin
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Frank Lozano Group – Colour Fields
13 mars 2008
La feuille de route de Frank Lozano est impressionnante. De Tito Puente à David Binney en passant par Pat LaBarbera, Michel Donato ou encore Oliver Jones, ses nombreuses collaborations comme sideman l’ont guidé vers son premier projet comme leader. De retour de New York où il a passé une année en résidence grâce à une bourse du Conseil des arts et lettres du Québec, Frank Lozano nous arrive avec Colour Fields, un album qui renvoie au polar, une trame sonore en devenir. Jazz rugueux aux couleurs sombres, la musique de Frank Lozano ne cherche pas à séduire, elle est âpre, parfois brute, toujours cérébrale. À écouter : Buciumeana, sur lequel Kim Ratcliffe troque sa guitare pour une mandoline pour nous amener proche des terres de Gustavo Santaollalla. Vous pouvez écouter des extraits de cet album sur Frank Lozano ou Effendi Records.
Frank Lozano : saxophone ténor
Jim Lewis : trompette
Kim Ratcliffe : guitare
John Geggie : contrebasse
Jean Martin : batterie
par Éric Seguin
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Joel Miller – Tantramar
21 février 2008
Après nous avoir servi un étonnant Mandala en 2004, Joel Miller nous revient avec Tantramar, un album éclectique de compositions originales faisant échos à différents genres, allant du folklore au blues en passant par la musique électronique. La musique de Joel Miller se nourrit de différentes influences pour former un tout plutôt consistant, très personnel et se démarquant fortement de la production locale actuelle. Entouré par une formation solide avec les immanquables Kenny Bibace à la guitare et Bill Mahar à la trompette et surtout celui qui par sa versatilité vient lier la sauce, le percussionniste Thom Gossage, Joel Miller nous amène en voyage, sur les traces de son enfances, au Nouveau-Brunswick. Petit bémol : Tantramar pêche par un excès d’aigus mais c’est peut-être une affaire de goût. En tout cas, c’est un bon tintamarre!
Joel Miller – saxophones tenor et soprano, voix et électroniques
Bruno Lamarche – saxophones tenor et baryton, clarinette et flûte
Bill Mahar – trompette et cornet
Kenny Bibace – guitare electrique et acoustique
Fraser Hollins – basse
Thom Gossage – batterie et percussions
invités
Amelia McMahon – voix (pistes 1,4,7,8)
Colin Burnett – banjo (pistes 3,9)
Black-capped Chickadee (piste 4)
par Éric Seguin
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Montréal Variations – Montréal Jazz Club Session 3
7 février 2008
Quelle excellente idée que de réunir 9 de nos meilleurs pianistes et leur proposer de s’inspirer de leur ville avec un point de départ : 4 notes qui annoncent le départ du métro de Montréal. Sur le mode du piano solo, Montréal Variations n’est pas totalement « jazz» et la présence d’Alain Lefèvre témoigne du désir d’Analekta de toucher un public plus large. La réalisation de l’album est soignée, parfois trop lisse et l’on regrette parfois un manque d’audace. Montréal Variation s’écoute cependant avec un plaisir non dissimulé tant les ambiances y sont douces et feutrées. Voilà un disque qui accompagnera agréablement votre soirée de Saint-Valentin.
Montréal Variations – Montréal Jazz Club
Lorraine Desmarais, François Bourassa, James Gelfand, Jean-François Groulx, Alain Lefèvre, Guy Dubuc, Oliver Jones, Luc Beaugrand, Guy St-Onge
par Éric Seguin
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E.S.T – Live in Hamburg
24 janvier 2008
Enregistré en novembre 2006 après la sortie de leur dernier opus Tuesday Wonderland, cet enregistrement live du populaire trio du pianiste suédois Esbjorn Svensson est un petite perle. Concert exceptionnel à l’ambiance électrisante, le Live in Hamburg confirme la maturité d’un groupe qui transcende les barrière entre jazz et rock en insufflant à sa musique des airs de post-rock pas étrangers à des groupes tel Radiohead où encore Sigur Ròs. Les références du pianiste vont de Chick Corea à Keith Jarrett en passant par Jan Johansson, un autre pianiste suédois décédé en 1968 à l’âge de 38 ans. La rythmique répétitive de Magnus Ostrom et la présence de plus en plus prépondérante de la contrebasse de Dan Berglund assurent à Esbjorn Svensson un espace créatif pour des solos très intenses. De nombreux extraits musicaux ainsi que des vidéos sont disponibles sur le site officiel à www.est-music.com. En attendant la sortie imminente de ce double au Québec, vous pouvez le commander directement sur le site de leur label : www.actmusic.com.
Esbjorn Svensson: piano
Dan Berglund : basse
Magnus Ostrom: batterie
par Éric Seguin
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Insomnia – Matthieu Bélanger Quartet
3 janvier 2008
Insomnia est une plongée dans la nuit, une nuit pleine de surprises, sans sommeil. Le clarinettiste Mathieu Bélanger nous fait pénétrer dans un univers d’ambiances nocturnes qui prêtent à la rêverie. Le jeu de Mathieu Bélanger est envoûtant, ses clins d’œil à Mingus et Dolphy n’empêchent la modernité. Claude Lavergne (batterie) et Wayne Smith (contrebasse), en réponse aux solos de Mathieu, offrent des prestations étonnantes de liberté au milieu d’un album très cohérent qui ravira amateurs et néophytes du jazz. Andrée Boudreau, au piano, se charge de lier l’ensemble tout en nuance et discrétion.
Petite curiosité : la préface de l’album est rédigée par Stanley Péan. On peut écouter des extraits de cet album à Mathieu Bélanger
Mathieu Bélanger – Clarinette
Claude Lavergne – Batterie
Wayne Smith – Contrebasse
Andrée Boudreau – Piano
par Éric Seguin
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