
En ce début du mois de septembre, grâce à mon collègue Claude Thibault, j’ai pu faire la connaissance de l’album Enfin ! (2025) du duo formé par Maxime Racicot, à la guitare, et Jonathan-Guillaume Boudreau, à la contrebasse. Leurs noms évoquent la musique traditionnelle, mais ils sont bien au cœur du jazz, sans filet, c’est-à-dire qu’ils ne font pas partie d’un trio ou d’une quelconque formation.
Enfin ! (2025), c’est une gageure, mais pas une première
Enfin ! (2025) c’est une gageure, mais pas une première, puisque Michel Donato a déjà expérimenté cette formule, tout comme l’immense contrebassiste Ron Carter avec le saxophoniste Barney Wilen, ainsi qu’avec le saxophoniste Houston Person, lors d’une mémorable carte blanche au Festival International de Jazz de Montréal.
Trois standards (Tricotism, How Deep Is The Ocean, Dindi) et des œuvres plus personnelles
Donc, qu’est-ce que cette nouveauté que nous vous recommandons fortement ? Trois standards (Tricotism, How Deep Is The Ocean, Dindi) et des œuvres plus personnelles, qui sentent bon le travail acharné du guitariste et du contrebassiste. Pour commencer Enfin ! (2025), j’ai écouté les classiques, juste pour me faire une idée de leur qualité.
Dindi
J’ai donc débuté par Dindi, en utilisant comme référence l’interprétation du saxophoniste soprano/ténor Zoot Sims, accompagné du guitariste Joe Pass. Nos deux jeunes interprètes peuvent être fiers d’eux. Maxime Racicot, à la guitare, nous transporte dans un récit tropical empreint de sensualité, tandis que Jonathan-Guillaume Boudreau, à la contrebasse, nous émerveille par sa maîtrise de l’instrument, évoquant l’esprit de Michel Donato.
How Deep Is The Ocean
How Deep Is The Ocean est une véritable merveille et le contrebassiste s’en donne à cœur joie. Nous percevons la respiration délicate et l’appui ferme sur les cordes, ainsi que ce lyrisme qui évoque à la fois le travail acharné de Charles Mingus et la poésie de Normand Guilbeault. Cette œuvre est véritablement éclairante. Quant au guitariste, il rend hommage à Joe Pass à sa manière, démontrant ainsi qu’il joue dans la cour des grands.
Sonrisa
Parlant de compositions personnelles, Sonrisa mérite qu’on s’y attarde. Elle présente des motifs de dentelle aux influences brésiliennes ou arabes, qui apportent une touche d’évasion pendant cette période automnale. Elle ne suit jamais une ligne droite et est admirablement travaillée.
Meteor
Parce que le swing est toujours bien présent, Meteor sonne comme les années 1930 de Kansas City. On tape du pied et j’entends pas loin ; Lionel Hampton, Chuck Berry, Coleman Hawkins ou le trompettiste Charlie Shavers, autant vous dire que nous sommes heureux !
Tricotism / How Deep Is The Ocean / Dindi / The Thumb / Sometime Ago / Sonrisa / Meteor / Memories of Tomorrow
Jonathan-Guillaume Boudreau
Maxime Racicot
Maxime Racicot – guitare
Jonathan-Guillaume Boudreau – contrebasse, prise de son et mixage
Sous la fine plume de notre plus fidèle chroniqueur, découvrez les meilleurs albums et livres jazz du Québec et de la planète. Christophe écrit également une chronique jazz a Ted Audio et La Métropole et est l’auteur du livre Les grands noms du jazz.