Changement de ton pour notre deuxième journée au FIJM. Après la prestation survitaminée de la pianiste Hiromi, nous nous rendons sommes rendus au Monument-National pour la venue du vénérable guitariste John Scofield. Aux commandes d’un trio formé des excellents Vincente Archer (basse) et Bill Stewart (batterie) et le septuagénaire qui n’a rien perdu de sa verve a offert un spectacle à la fois intimiste et plein d’entrain.
John Scofield au FIJM – après l’évacuation de la salle ils se lancent à pleine vapeur
Après une alarme d’incendie forçant momentanément l’évacuation de la salle et une brève séance d’accordage qui s’est soldée par un « good enough » désinvolte, les musiciens visiblement quelque peu décontenancés se sont lancés à pleine vapeur dans How Deep, une adaptation rythmée du classique How Deep is the Ocean.
Envolées hard-bop et touchantes ballades
L’atmosphère s’est ensuite tamisée pour une interprétation sentie de la majestueuse Lawns de Carley Bley. Ce va-et-vient entre de vigoureuses envolées hard-bop et de touchantes ballades deviendra le leitmotiv de la soirée, le guitariste étalant une fois de plus l’ampleur de sa palette musicale.
Une performance magistrale
Si la synergie du trio a semblé quelque peu affectée par le faux départ en début de soirée, les musiciens ont malgré tout livré une performance magistrale, chaleureuse et empreinte de cette sensibilité dont seul John Scofield a le secret.
« J’aime le bebop et je vais probablement en jouer toute ma vie. Mais quand je joue autre chose, j’aime le fait que Miles, Mingus et Mulligan ne sont pas en train de m’écouter par dessus mon épaule. Même s’il y un lien, c’est autre chose. On rock et j’aime ça » John Scofield
John Scofield avec Vincente Archer et Bill Stewart
Vendredi le 30 juin 2023 @ 43e Festival International de Jazz de Montréal
Arnaud G. Veydarier : arnaudgveydarier@gmail.com / Facebook / twitter
Arnaud G. Veydarier est guitariste, a étudié la musicologie à l’Université de Montréal et nourrit un intérêt prononcé pour le jazz, la musique contemporaine et les liens entre musique et développement urbain. Pour voir tout ses bons plans et chroniques d’albums, c’est ici
